Nul n’est à l’abri d’une mauvaise surprise…

Votre présence sur ce site indique que vous avez choisi d’être deux, je vous en félicite. Mais je dois quand même vous avertir que cette pratique n’est pas sans risques (mais non voyons, ce n’est pas de cela dont je veux parler…), car elle peut entraîner certaines petites contrariétés que vous ne soupçonniez sûrement pas jusqu’à ce jour.

Grâce à un des sites de rencontre que vous fréquentez avec assiduité vous allez trouver le partenaire idéal, c’est là tout le mal que je vous souhaite.

Et d’ici quelque temps vous aurez peut-être envie d’être trois, c’est dans l’ordre des choses. Toutefois, réfléchissez bien avant d’agir, car il se peut que vous soyez victime d’une histoire semblable à celle qui est arrivée à ce couple d’Américains. Lisez, plutôt…

Un homme dans le doute.

Un bébé issu d’une fécondation in vitro naît avec le groupe sanguin AB. Les deux parents étant de groupe A, la filiation est impossible. On procède alors à un test de paternité qui confirme que le père déclaré (qui a voulu rester anonyme et que j’ai choisi d’appeler Antoine par commodité) n’est pas le géniteur de l’enfant.
Une erreur de la clinique ?

Comment se situer face à une fécondation in-vitro?

Dans un premier temps, on pense qu’il s’agit d’un malencontreux échange d’éprouvettes de sperme effectué par la clinique qui a réalisé la fécondation in-vitro. Mais le soupçon est vite levé, la clinique n’a commis aucune erreur ; le mystère reste entier.
Un généticien à la rescousse.

C’est alors que le couple se tourne vers Barry Starr un généticien de l’université de Stanford en Californie pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer. Le praticien décide de réaliser un test plus approfondi, un test généalogique qui révèle qu’Antoine est, sur le plan génétique, l’oncle de son enfant.

Cela n’a pas de sens, à moins qu’il ne s’agisse d’un cas de chimérisme. Dans ce cas, il s’agit d’une grossesse avec deux fœtus, deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes différents. Ensuite les deux embryons fusionnent pour former une seule entité que l’on nomme chimère, une seule personne porteuse des deux ADN.

Antoine était donc une chimère depuis sa naissance, mais ne le savait pas. Notons que le terme de chimère fut choisi car il fait référence au monstre de la mythologie grecque, mélange d’un lion, d’une chèvre et d’un dragon, une créature hybride en quelque sorte.

L’histoire ne nous dit pas si la femme d’Antoine en fut rétroactivement émoustillée ou épouvantée.

Antoine est-il le père du bébé ?

Antoine est bien le père de ce bébé car c’est son sperme qui a fécondé l’ovule dont il est issu, mais, d’un point de vue génétique, il ne l’est que partiellement, car dans une petit partie des spermatozoïdes qu’il produit (environ 10%), il y a l’ADN de ce possible frère jumeau qui n’a jamais existé.

Des mises en garde utiles ?

Alors ? Qu’en pensez-vous ? Cela donne à réfléchir, non ? Les moins téméraires d’entre vous lorgnent sans doute déjà sur la rubrique « rencontres coquines », là au moins cela n’engage à rien et tous ces petits désagréments sont définitivement écartés. Pour ceux qui malgré mes mises en garde s’obstineraient à rester dans la rubrique « rencontres sérieuses », je leur adresse sincèrement tous mes vœux de réussite dans leur entreprise !