L’application Snapchat ou le site de rencontre adultère Ashley Madison ne sont que quelques exemples qui font l’actualité des médias en matière de potins et grands scandales coquins…

Des scandales récents

En 2014 un scandale faisait le buzz sur les réseaux sociaux ; des hackers avaient réussi à pirater les données de l’application Snapchat et à récupérer plusieurs milliers de photos de ses utilisateurs.

En août 2015, on apprenait par les médias que les données du site de rencontres adultères nord-américain Ashley Madison venaient d’être volées. Les pirates menaçaient de divulguer certaines informations relatives à aux clients inscrits sur Ashley Madison.

Ashley-Madison s'est fait pirater.

Au mois d’octobre dernier les journaux révélaient que le footballeur Mathieu Valbuena était victime d’un maître-chanteur qui menaçait de diffuser une vidéo montrant ses ébats sexuels. Ces scandales sont tous axés autour du sexe.

Une morale qui varie selon les époques

Finalement tout le monde a une vie sexuelle et ses petites préférences dans ce domaine. En quoi celle des autres est si intéressante qu’elle peut même devenir un moyen de pression, un sujet de chantage.

La morale en matière de sexualité varie selon les époques et leurs interdits ; dévots et libertins pouvant se côtoyer, se cachant souvent un voile de pudeur hypocrite. Dans tous les cas, encouragé ou prohibé, le sexe n’a jamais un caractère anodin. Le slogan soixante-huitard « Jouissez sans entrave » intimait un commandement inattendu à la vieille France médusée et instaurait un nouvel ordre moral où le sexe décomplexé occupait une place prépondérante.

Une fonction naturelle

Dans la Grèce du IVè siècle av J.C. le philosophe Diogène le Cynique affirmait « Rien de ce qui est naturel n’est honteux » et il appliquait sa maxime à la lettre en pratiquant le sexe (et particulièrement la masturbation) en public, s’affranchissant ainsi des codes sociaux en vigueur.

Plus près de nous, l’apparition du sida dans les années 80, mit un frein aux excès de 68 et le « Sortez couvert » engageait à plus de modération dans ses ébats. Rêvons un instant d’une société apaisée où le sexe serait enfin délivré du tabou qui l’oppresse, où chacun pourrait le pratiquer dans son espace intime selon ses inclinaisons personnelles, sans que cela puisse être sujet à quelque forme de voyeurisme, de pression ou de chantage, replaçant la sexualité à la place qu’elle devrait naturellement occuper, c’est à dire une fonction naturelle parmi d’autres.

Entre rigueur et permissivité, une société qui se cherche

En matière de libertés sexuelles, la morale diffère selon les époques et les milieux. Le poids de la religion ayant eu par le passé une influence déterminante sur les pratiques de tout un chacun. Dans la société actuelle, le balancier de la morale oscille encore entre rigueur et permissivité. La monogamie de façade cache une toute autre réalité dont le succès de certains sites de rencontre n’est que le révélateur.

La France multi-culturelle d’aujourd’hui doit faire face à de nouveaux comportements relayant les acquis féministes au second plan. Entre tchador et vulgarité affichée, la femme chic et délurée incarnée par les icônes de la mode cherche à se frayer un chemin. Peu de temps avant sa mort, le dessinateur Georges Wolinski, phallocrate assumé, s’étonnait des tenues féminines très suggestives qu’il voyait dans la rue et se demandait si les femmes qui les portaient étaient réellement en mesure de répondre au trouble qu’elles suscitaient.

Les pratiques sexuelles des célébrités révélées au grand public

Saint Laurent, le film de Bertrand Bonello, sorti en 2014, dépeint un Yves Saint Laurent tourmenté, en proie à ses fantasmes, et pris dans la spirale infernale d’une relation toxique avec le séduisant dandy Jacques de Bascher qui le mènera à la déchéance physique et morale. Il casse ainsi l’image lisse du couturier séduisant et élégant véhiculée par les couvertures glacées des magazines.

Il en est de même de la sortie toute récente de la biographie de Louis Aragon par Philippe Forest où la révélation des penchants du poète pour les jeunes garçons et les déguisements coquins à la fin de sa vie casse l’image romantique du Fou d’Elsa. Les célébrités sont faites de chair et d’os et elles ont aussi une vie sexuelle, mais est-il intéressant de la dévoiler ainsi ? Cela s’inscrit dans un système d’offre et de demande qui s’auto-entretient, la demande créant une offre qui finalement ne produit que du vide, vacuité d’un sujet maintes fois rabâché, mais qui constitue une source inépuisable d’intérêt pour une société en manque d’inspiration.